mardi

NUITS SONORES 2007 - WET WET WET


Au programme de ces 5emes Nuits Sonores, évidemment rien que du lourd !! On n’en attendait pas moins du meilleur festival de cultures électroniques français. Sur le papier donc, un savant mélange de têtes d’affiches vues et revues : UR, Ellen Alien, Miss Kittin…, d’artistes qu’on suit depuis moins longtemps comme Apparat, Petter ou Danton Eeprom, mais aussi du culte avec les Violent Femmes, FM Einheit et le mythique guitariste des Cramps et du Gunclub, Kid Congo, l’un des grands moments de ces nuits lyonnaises.

Dancing in the rain

Pourtant, tout avait plutôt mal commencé. Coincés dans les bouchons des quais de Rhône à 18H00, sous une pluie diluvienne, nous avons du laisser de côté les règles élémentaires du code de la route pour nous ruer à la galerie des terreaux et récupérer in extremis les accréditations. Bref, un premier jour de festival, avec une pluie qui décidemment ne s’arrête pas… Comme lors des précédentes éditions, les Nuits Sonores ont offert une carte blanche à une ville, cette année : New York. Notre périple nous a donc logiquement mené au jardin de l’ELAC, sur le toit de la Gare Perrache, en plein cœur de Lyon, pour écouter les DJ sets de l’écurie DFA : the Juan Mac Lean et Shit Robot. Lieu magique, bon son, la nuit peut commencer. Cette année, les nuits se déroulent aux Subsistances, un ancien couvent du XVIIème sur les quais de Saône, reconverti en lieu de résidence. Trois scènes : La verrière, le hangar et une scène extérieure dans la cour. Déluge oblige, tout le monde sous la verrière pour écouter le live du gang de Made Mike aka Interstellar Fugitives aka Underground Resistance. Toujours masqués, toujours énervés, mais toujours pareil… Après les grands anciens, la star de la techno lyonnaise devenue depuis incontournable s’essayait pour la première fois au live. Pas toujours au point, manquant de fluidité, ce premier essai ne fut pas vraiment transformé. (Il l’est depuis le 02 juin dernier où Agoria jouait son live pour la deuxième fois au festival Europavox à Clermont Ferrand)


Rave n’roll !!

Jeudi 15:00, toujours la pluie, on en profite pour aller voir l’expo de la Sprinkle Brigade, un collectif d’activistes New Yorkais qui œuvre pour « l’embellissement urbain »… C’est donc au nom de cette noble cause que ces doux dingues mettent en scène les déjections canines, les transformant tantôt en sculptures, tantôt en poupées, en situation avec des playmobiles, repeintes, désignées… Bref après Philippe Katerine qui collectionne ses propres étrons, on peut sentir le début d’une tendance lourde !!

Après la sculpture fécale, passons à l’architecture musicale avec le collectif Architek qui, cette année encore, faisait partie du circuit électronique et avait réinvesti pour l’occasion le garage Citroën. Côté son, on commence avec le collectif lyonnais Fits Artstep, qui nous emmène de l’electro jazz de Blinks au live Hard Tek de Ty von Dixit en passant par les breaks sauvages de Sound Invadaz. Viendront ensuite Luke Vibert et Water Lili pour faire bouillir le garage qui s’en souviendra longtemps. Sans perdre de temps, nous filons sur la péniche voir le marseillais Danton Eeprom, qui vient de monter son propre label Fondation, (on vous en reparle bientôt) et qui nous a offert un live des plus rock n’roll, finissant au milieu de la foule en délire à la manière d’un Iggy Pop au système pileux développé. Dantesque !


Kid Congo : Classe.


Vendredi : Retour aux subsistances pour la troisième nuit, accueillis par le live d’Apparat. Intense, psyché, druggy, trancey…les adjectifs manquent pour chanter les louanges du compère d’Ellen Alien qui a embarqué toute le public dans son voyage. Après cette performance, les sets de Loco Dice et de Damian Lazarus apparaissent bien fades. On commençait presque à ressentir de l’ennui quand le magistral Kid Congo monta sur scène. Ex guitariste des Cramps et du Gun Club, compositeur entre autres du redoutable Sex Beat, ce new yorkais latino, gay, revenu de tous les excès impose son attitude de félin freaky. Un charisme quasi mystique !! Côté musique, des reprises de Gun Club (sex beat, she’s like heroin to me), des titres de son nouveau groupe les pink monkey birds, dans la pure tradition du psychobilly, à la fois puissant, low tempo et terriblement… sexuel !

Le lendemain, dernier soir, rendez vous à la Chapelle de la Trinité pour assister au concert exceptionnel autour de l’œuvre vidéo de Christian Marclay. Trois équipes de musiciens proposaient trois bandes son. Les premiers Mark Cuningham (cofondateur du groupe MARS avec Arto Lindsay), Pierre Bastien et DJ Olive furent de loin les plus intéressants, le souffle hiératique de la trompette de Cuningham flottant, en apesanteur, au dessus des atmosphères mécaniques et bruitistes créées par Bastien et Olive. Le second projet fût de loin le plus barré : JG Thirlwell, figure de l’underground New Yorkais, FM Einheit (membre fondateur d’Einstürzende Neubaten) et Frederick le Junter. Les briques écrasées sur les tôles et la perceuse d’FM Einheit ont eu raison des tympans de plusieurs personnes … Enfin le dernier projet mené par ErikM, Jérôme Noetinger et Dieb 13 fut de loin le plus décevant. Volontiers redondant, la partition n’a jamais réussi à s’extraire de l’œuvre de Marclay.

Pour terminer la nuit, dernier passage par les Subsistances où nous attend le live du dernier poulain de l’écurie Border Community, le suédois Petter. La claque !! Un son bien dans l’esprit du label anglais, végétal et psyché, qui décidemment reste une des valeurs sures du moment. 6 :00, on sort du live de Yuksek, qui a transformé le Hangar en Hamam, vidés mais biens. Vivement l’année prochaine.

YM

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